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Quand L214 tombe dans le discours des fachos de la protection animale


Le mouvement abolitionniste, dans la cause animale, revendique la fin de l’exploitation animale, quelle que soit la forme qu’elle prend, rejetant ainsi les concessions et les réformismes. Pour nous, vouloir la fin de l’exploitation animale implique aussi de vouloir la fin des exploitations humaines et des rapports de dominations entre humain-e-s. Nous combattons par conséquent le spécisme mais aussi le racisme, le sexisme, l’homophobie, et toutes les oppressions qui visent à hiérarchiser les individu-e-s entre elleux selon leurs différences. De fait, iel est pour nous impensable de se servir d’une oppression pour en combattre une autre.


Le 20 septembre, l’association auto-proclamée « abolitionniste » L214 publiait sur sa page Facebook une vidéo ainsi qu’une pétition, adressée à Manuel Valls (sic), en rapport avec l’abattage sans étourdissement de moutons durant l’Aïd El Kebir (attention, images choquantes). L214 joue donc la carte de l’accusation de la communauté musulmane, à peine camouflée derrière « l’abattage sans étourdissement », pour gagner en notoriété et élargir son discours aux fachos de la protection animale : sa pétition, dans ces termes et dans sa requête, ressemble étrangement à une pétition qu’on peut trouver sur le site de la Fondation Brigitte Bardot. Or celle-ci n’est pas spécialement réputée pour son respect des musulman-e-s et plus généralement des opprimé-e-s, et encore moins pour son abolitionnisme.

Capture d'écran de l'article contre l'abattage rituel de L214


En tant qu’abolitionnistes, iel nous est impensable de demander une mise à mort « plus éthique », avec moins de souffrance, mais c’est bien ce genre de revendications qui sont formulées par L214. Non-content de basculer vers l’islamophobie, L214 nage donc dans le welfarisme le plus basique avec la conviction d’être abolitionniste.

Comme si juger les musulman-e-s ne suffisait pas à l’association, elle s’est aussi récemment (le 21 octobre, il y a deux jours) attaquée à la communauté juive. Dans les commentaires, on a droit à un festival de mépris envers les religions et les croyant-e-s, absolument pas condamné ni même relevé par L214, qui se permet d’émettre des jugements de valeur envers les croyant-e-s : « Un rituel dénué de compassion pour ces animaux terrifiés, des êtres sensibles et doués d’émotions, qui ne voulaient pas mourir. ». En quoi la volonté de défendre les animaux peut-elle justifier une attitude aussi suffisante ?

Capture d'écran de l'article de L214 à propos du rituel juif Kapparot


En tombant dans ce genre d’accusations, on fait passer pour acceptables les abattages « non-rituels », en permettant aux spécistes-racistes de relativiser leurs oppressions, l’abattage « conventionnel » devenant alors plus éthique, et le mépris envers l’Islam ou le Judaïsme étant justifié par les pratiques jugées.

Parce qu’en tant qu’anti-spécistes nous sommes aussi anti-racistes, et que nous refuserons toujours de stigmatiser une communauté pour faire valoir notre parole. Notre volonté est la libération animale, pas une mise à mort plus sympathique, c’est pourquoi nous ne voulons pas réformer leur exploitation, mais l’abolir purement et simplement.

Pour un anti-spécisme inclusif, anti-raciste et abolitionniste !