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À propos


      La Convergence des Luttes Anti-Spéciste et Humaines est née de la rencontre entre les idéaux antispécistes et les idéaux libertaires de militant·e·s alsacien·ne·s. Notre but est de promouvoir le véganisme et les modes d’organisation « alternatifs » (notamment la démocratie directe).

Anti-spéciste, véganisme, qu’est-ce que ça signifie ?


      Le spécisme est une oppression systémique (qui prend donc diverses formes et qui est institutionnalisée), dirigée spécifiquement vers les animaux. Le spécisme consiste à hiérarchiser les différentes espèces animales entre elles, en incluant l’espèce humaine dans l’équation, et en la plaçant tout en haut de cette hiérarchie. Les formes que prennent le spécisme sont très diverses et l’on peut prendre comme point de départ pour les (d)énoncer l’exploitation des animaux pour leur chair, leur lait, leurs œufs, leur peau et leur fourrure. Le fait que les humain·e·s exploitent les animaux et qu’iels les tuent quand bon leur semble, implique forcément de les considérer comme étant inférieurs. L’exploitation, qu’elle soit bio, à petite échelle, en plein air ou intensive, ne reste pas moins une exploitation et par conséquent une hiérarchisation.

      Les animaux sont dotés de sentience, c’est à dire qu’ils éprouvent des choses d’un point de vue subjectif, qu’ils sont pourvus d’émotion et surtout qu’ils peuvent souffrir. Être spéciste signifie alors minimiser voire nier la souffrance (physique ou mentale) que peuvent ressentir les animaux lorsqu’ils sont confrontées à des situations douloureuses. Nous naissons et évoluons hélas dans une société spéciste, ce qui signifie que nous grandissons en incorporant cette hiérarchie entre les espèces.

      L’antispécisme consiste à refuser cette hiérarchisation, quelle que soit sa forme, en prenant en considération les intérêts des animaux à vivre, notamment sans souffrance inutile. Comme on peut souvent l’entendre sur un ton humoristique, il ne s’agit pas de donner le droit de vote aux poules ou aux vaches, mais de considérer que leurs vies n’ont pas moins de valeur que celle d’un-e humain-e, en termes de droit à la liberté et à la sécurité.

      La première étape de ce refus passe, pour nous, par le boycott pur et simple de tous les « produits » qui proviennent de l’exploitation des animaux, et se passe donc en partie dans l’assiette. Cette démarche a un nom : le véganisme. Refuser la consommation des « produits » d’origine animale est pour nous le minimum à faire pour s’émanciper du spécisme : il s’agit de cesser de considérer ces « produits » comme des marchandises. Comme nous l’avons dit plus haut, le spécisme se manifeste par l’exploitation des animaux pour leur chair, leur lait, leurs œufs etc. il est donc indispensable de ne plus considérer ces choses comme des marchandises que les animaux souhaitent sciemment nous donner, au prix de leur vie et de leur liberté.

      Nous considérons donc le véganisme, et non le végétarisme ou la « consommation raisonnée », comme le minimum à faire pour les animaux. Le végétarisme à l’occidentale, se cantonne au boycott de la chair animale. Les végétarien·ne·s s’autorisent donc la consommation de lait et de ses dérivés, d’œufs, de miel et même parfois de chair de poissons (ne les considérant pas comme des animaux au même titre que les animaux terrestres). La consommation raisonnée peut prendre plusieurs noms farfelus, tels que « flexitarisme », « omnivorisme conscient », et prône la réduction de la consommation de chair animale, ou privilégie les élevages locaux ou « bio ». En tant qu’antispécistes, ces deux « solutions » n’en sont en réalité pas du tout : seule l’abondance de souffrances ou la mise à mort sont remises en question ici, et non le système exploiteur dans son intégralité. En consommant le lait ou les œufs d’un animal, on maintient le rapport de domination qui existe entre l’éleveureuse et la vache ou la poule, et intrinsèquement entre le/la consommateurice et l’animal. On contraint l’animal à vivre en captivité dès sa naissance (même un élevage en plein air est limité dans l’espace), on force les vaches à avoir des veaux/génisses les un-e-s après les autres, afin qu’elles produisent toujours du lait, puis on leur arrache leurs enfants à la naissance, soit pour les tuer soit pour leur réserver le même sort qu’à leur mère. Il va de soi par conséquent que la simple réduction de la consommation de chair ne constitue pas non plus une solution viable à l’exploitation des animaux.

      L’important pour nous est la libération des animaux, qui passe pour nous par un changement radical des rapports humain·e·s/animaux, et la remise en question de la hiérarchie spéciste. Aucune amélioration des conditions de vie des animaux exploités ne saurait remettre en question radicalement l’oppression qu’ils subissent, étant donné que celle-ci se perpétuerait mais avec un visage plus « humain » à chaque fois, perpétuant l’idée que les animaux seraient là pour nous servir.

Nous ne demandons pas de plus grandes cages, nous ne voulons plus de cages du tout. Nous ne demandons pas une mise à mort « douce » et/ou avec étourdissement, nous ne voulons plus de mise à mort du tout.

 

Qu’ont à faire les idéaux libertaires là-dedans ?


      Remettre en question les rapports de domination que subissent les animaux doit forcément, selon nous, s’accompagner d’une remise en question des rapports de domination que subissent les humain·e·s dans notre société.

      Ces rapports peuvent prendre différentes formes et se basent sur différents critères. La classe sociale, le genre, la sexualité, la race, les capacités mentales et psychologiques, sont autant de raisons pour lesquelles des individu·e·s sont opprimé-e-s tous les jours, et respectivement le classisme, le sexisme et la LGBTIAQ+phobie*, le racisme et le capacitisme ne peuvent pas être mis de côté même lorsque l’on combat pour les animaux. Il est impensable pour nous de vouloir libérer les animaux sans libérer les humain·e·s, ou pire encore, au détriment des humain·e·s ; l’inverse est pour nous tout aussi vrai. Les oppressions que subissent les humain·e·s sont institutionnalisées au même titre que le spécisme, c’est pourquoi nous combattons les institutions qui entraînent et perpétuent ces rapports de domination.

      En tant que libertaires, nous nous opposons donc à l’État et au principe de démocratie représentative (l’élection de personnes qui prennent des décisions à notre place), car ceux-ci ne permettent en aucun cas l’émancipation des personnes qu’ils contraignent à obéir. Nous n’avons aucun respect pour les institutions étatique meurtrières qui veulent nous forcer à rentrer dans les rangs, telles que l’armée ou la police.
Nous refusons de nous soumettre à une hiérarchie sociale qui nous est imposée et qui ne sert en réalité qu’à servir les classes dominantes, celles qui ont accès au pouvoir grâce à leur position sociale. Pour nous, le pouvoir est synonyme de domination, et il est impossible de gouverner sans contraindre.

      Lorsque nous parlons de liberté, ce n’est pas d’une liberté infinie et individualiste, qui impliquerait que chacun-e puisse faire ce qu’iel souhaite sans se soucier des conséquences sur les autres. Nous parlons d’une liberté qui permettrait l’épanouissement de chacun·e, et qui soit par conséquent construite par tou·te·s. Il faut donc se rendre compte que nous ne pouvons être « libre » si notre voisin-e ne l’est pas. Cette construction collective n’est possible que dans un système dans lequel les individu·e·s s’administrent elleux-mêmes, sans qu’un pouvoir coercitif ne soit exercé. C’est pourquoi nous encourageons la démocratie directe et non participative, afin que ce soient les personnes qui sont concernées par les décisions qui les prennent et non des bureaucrates déconnecté·e·s de la réalité.

Nous ne demanderons ni ne voudrons jamais le pouvoir, nous le détruirons avec tout ce qu’il implique.

Pour que l’anti-spécisme soit anti-capitaliste et contre toutes les oppressions !

 

 

*LGBTIAQ+phobie : Oppression systémique dirigée contre les Lesbiennes – Gays – Bi – Trans – Intersexe – Aromantiques/sexuel·le·s – Queers ; contre les personnes qui ne sont pas hétéro et/ou qui sont d’un genre autre que celui qui leur a été assigné à la naissance.